Une célébration des plats à base d’œufs dans le monde entier
Par Nadia Boachie
J’ai toujours été une adepte des œufs. En tant que Canado-Ghanéenne, j’ai grandi dans une maison où les œufs étaient présents au déjeuner, au diner et au souper. Au Ghana, les œufs durs font abondamment partie de la cuisine de rue. Vendus par des marchants ambulants, ils sont écaillés, tranchés sur place et garnis d’un mélange de piments épicé et salé composé de piment Scotch Bonnet, de tomates et d’oignons. Et, dans les foyers comme le mien, les plats principaux, comme le riz jollof, le waakye, l’ampesi et l’eto, semblent incomplets s’ils ne sont pas accompagnés d’un œuf dur, ou parfois d’un œuf au miroir.
L’obsession des Ghanéens pour les œufs fait l’objet de plaisanteries de la part des autres Ouest-africains. Les personnes complices de cette blague laissent souvent des commentaires sous les recettes et les publications de médias sociaux qui présentent de la nourriture ghanéenne. La prochaine fois que vous tomberez sur une recette ghanéenne en ligne, jetez un œil à la section des commentaires : je suis pratiquement certaine qu’elle contiendra des dizaines de commentaires divertissants faisant allusion à l’ajout d’un œuf, ou encore mieux, s’étonnant de l’absence de ce dernier.
Mais d’une autre manière, la passion du Ghana pour les œufs n’est pas unique. Leur rôle dans l’histoire culinaire de la Terre se confirme dans des milliers de recettes issues de cultures et de continents différents. De l’Espagne à la Somalie, les œufs ajoutent saveur, texture et nutriments abordables aux plats quotidiens et procurent une joie singulière aux spécialités locales.
Au fil des derniers mois, j’ai découvert quelques plats à base d’œufs provenant de partout dans le monde. Bien que ces cinq recettes ne représentent que la pointe de l’iceberg, elles m’ont fait aimer encore plus la polyvalence de ce puissant petit ingrédient.
Le premier plat est le loco moco, un mets hawaïen ayant soi-disant été créé pour des clients qui venaient souper dans un restaurant et qui ont demandé au serveur de leur concocter un petit quelque chose d’abordable. Le loco moco est une galette de bœuf recouverte de sauce et déposée sur un lit de riz blanc fumant, le tout couronné d’un œuf au miroir. Ce plat me fait penser à un bifteck Salisbury version améliorée, le jaune coulant ajoutant un riche côté salé qui imprègne la galette de hamburger avant d’être absorbé par le riz.
Le deuxième plat est le chipsi mayai. Cette ultime omelette, que l’on retrouve dans la nourriture de rue tanzanienne, fait son chemin autour du globe. Elle peut vous sembler familière, car elle ressemble à l’omelette ou à la tortilla espagnole, une omelette aux pommes de terre souvent servie comme tapas et prétendant au titre de plat national de l’Espagne. Le chipsi mayai est garni de frites et accompagné de kachumbari, une salade de tomates épicées fraichement coupées. La recette que j’ai d’abord faite était composée de frites, puis je l’ai améliorée encore davantage en intégrant des croquettes de pommes de terre croustillantes à point. Et, oui, la version aux croquettes est aussi incroyable que vous l’imaginez.
D’origine italienne, les œufs en purgatoire sont le troisième plat sur la liste. Passant du four à la table, ce plat réconfortant met en vedette des œufs qui mijotent lentement dans une sauce tomate assaisonnée d’épices séchées, d’herbes fraiches et d’autres ingrédients facultatifs, comme de la saucisse italienne piquante émiettée. Ça rappelle en effet la chakchouka du Moyen-Orient, mais la controverse portant sur quel plat a été créé en premier fait toujours l’objet de débats.
Le plat numéro quatre, le doro wat, parfois épelé doro wot, nous vient de l’Afrique de l’Est. Il s’agit d’un ragoût de poulet éthiopien riche et généreux composé principalement d’oignons et de poulet longuement mijotés et surmontés d’œufs durs. Le doro wat est généralement accompagné d’injera, un pain plat à la farine de teff fermentée. Ce ragoût de poulet et d’œufs épicé avec le berbéré est souvent considéré comme le plat national de l’Éthiopie, titre dont il est d’ailleurs parfaitement digne!
Dernier mais non le moindre, le dal tadka est un plat de lentilles et d’œufs. Très polyvalente, cette recette indienne classique nécessite de faire frire des épices et des aromates dans l’huile ou le ghee. Cette préparation est ensuite ajoutée aux lentilles cuites. Ce mélange n’est certes pas traditionnel, mais les épices indiennes chaudes et les œufs se marient tout simplement à merveille. On peut faire cuire les œufs directement dans les lentilles, ou bien les faire pocher séparément, puis les déposer au-dessus des lentilles, juste avant de garnir le tout des épices et des aromates entiers et frits. Lorsque j’ai préparé ce dal tadka aux œufs, j’ai été étonnée de constater à quel point des ingrédients si simples étaient rehaussés du point de vue du goût et de la présentation. Voilà une autre preuve démontrant que les œufs peuvent être à la fois raffinés et très faciles à préparer.
Après des mois de recherche et d’essais, et beaucoup de tests de goût, je vous présente ces cinq plats, qui ne constituent qu’une introduction aux possibilités infinies de mon ingrédient spécial préféré. Peu importe d’où vous venez ou ce que vous cuisinez, assurez-vous de ne pas oublier les œufs, car comme je l’ai appris, les gens s’en rendront assurément compte!
Nadia est l’esprit créatif qui se cache derrière Travelandmunchies, une plateforme média où elle explore le monde à travers des recettes internationales qu’elle concocte dans sa cuisine. Vous pouvez suivre son parcours culinaire sur Instagram, TikTok ou sur son site Web travelandmunchies.com (en anglais).